I have always loved the great cartoonist, Robert Osborn’s book, Osborn on Leisure. Published in 1956, its drawings tell the story of humanity’s terror of leisure, leading to our getting all bound up like Gulliver with Lilliputian strings until we “speak as fools.” His stick figures are so alive with their comic escapisms that we see ourselves in every one of them, squeezed by own fiendish inventions. I want to write a similar book called Parker on Penis Envy. It won’t be porn, it will be soul-searching. Things buried in early childhood can play havoc until addressed (or undressed!) boldly.
J’ai toujours aimé le livre du grand dessinateur Robert Osborn, Osborn au Sujet du Loisir. Publié en 1956, ses dessins racontent l’histoire de la terreur humaine des loisirs. On se retrouve tout ligoté comme Gulliver avec des cordes lilliputiennes. On commence à parler comme des imbéciles. Ses personnages allumette sont tellement pleins de vie avec leurs évasions comiques que nous nous voyons en chacun, pressés par nos propres inventions diaboliques. Je veux écrire un livre semblable entitulé Parker Au Sujet de l’Envie du Pénis. Ce ne sera pas ‘porno’; ce sera de l’introspection. Les choses enfouies dans la petite enfance peuvent faire des ravages…
At age three I was enrolled in Detroit’s famous Merrill Palmer Nursery School on Ferry Street. I hated it. It was a research center for child behavior in an old mansion that looked like a witch’s den. Fittingly, we were subjected to the game ‘Giants and Fairies.’ When the teacher announced this activity the more aggressive kids ran to a big chest full of colored silk rectangles and grabbed one until all were gone. Shyer children had to become the giants whose role was to chase the fairies. I longed for a colored silk square to float behind me. Instead I ended up a giant, instructed to stalk the fairies as they raced across the playroom in front of us. Whatever those researchers may have been studying, the game seems flawed. It honed in me a longing for the silky colorful unattainable, and created a bitter memory of Merrill Palmer. Today my closet has a rack full of colorful scarves.
A l’âge de trois ans à Detroit, j’ai été inscrite dans l’Ecole Maternelle fameuse, Merrill Palmer, dans la rue Ferry. Je l’ai détestée. C’était un centre de recherche sur le comportement des enfants dans un vieil hôtel privé qui avait l’air d’un repère de sorcière. Justement, nous étions soumis à un jeu, “Géants et Fées.” Au moment où la maîtresse annonçait cette activité, les gars les plus agressifs se sont précipités vers un coffre bourré de morceaux de tissu en soie de toutes les couleurs et se sont emparés d’un de ces rectangles jusqu’à ce que tout soit parti. Les plus timides devaient prendre le rôle de géant, instruits de traquer les fées pendant qu’elles couraient devant nous. Quoique ces chercheurs aient pu avoir en tête, le jeu me paraît défectueux. Il a provoqué en moi un désir pour la couleur soyeuse inaccessible et un souvenir amer de Merrill Palmer. A présent, mon placard est rempli de foulards colorés
I’m not quite ready to leave childhood. At six, I was a talker, laughing easily. Mrs. McDonald reprimanded me. “Julie, pay attention to your own arithmetic- don’t reach across the aisle.” “But Donald is showing me a funny picture he’s drawing of a dog with two heads.” I continued to giggle. “Julie!” The teacher took me by the arm and led me back to the cloak closet. She put tape on my mouth and left me among the snowsuits and boots for 10 minutes. That night I taped the mouth of Yvonne, my favorite doll and rolled her crib into my closet. “You are bad!” I scolded.
Je ne suis pas prête à abandonner mon enfance. A six ans, je parlais beaucoup, riant facilement. Mme. McDonald m’a réprimandée. “Fais attention à ton propre devoir- ne t’occupe pas des autres pupitres.” Je rigolais encore un peu. “Julie!” L’institutrice m’a saisie par le bras en me menant au fond de la salle de classe, m’a scotché la bouche au vestiaire et m’y a déposée 10 minutes parmi les vestes d’hiver et les bottes. Cette nuit-là j’ai scotché la bouche d’Yvonne, ma poupée favorite, et je l’ai roulée dans son berceau dans mon placard. “Tu es méchante.” Je l’ai grondée.
By age 12 I must have had redeeming qualities. During the last week of sixth grade a small graying man in a navy blue uniform and cap came into our classroom and talked quietly with the teacher. She called us to attention. “Students, this is a representative from the American Legion, whose members have fought in wars to safeguard our country. He is here to give out an award.” None of us had heard of such an award, but when he began a little speech about the medal representing courage, character, service, companionship and scholarship, we were all solemn. “This award is given to the person most representing these qualities as you leave elementary school for middle school. This year’s recipient is Julie Howard.” I was stunned. In retrospect the whole idea was silly. I had never heard of half those words, and at that age the medal caused envy among friends, not admiration. Still, that little medal, with all those character traits engraved on it, has never gone missing. I found it the other day in the back of my desk drawer.
Par l’âge de 12 ans, j’ai du avoir des qualités me rachetant. Pendant la dernière semaine du sixième, un petit homme aux cheveux gris en uniforme bleu marine avec une casquette entra dans notre salle de classe et échangea des mots avec notre institutrice. Elle nous a adressé, “Mes élèves, ce monsieur représente la Légion d’Amérique, dont les membres ont combattu dans des guerres pour sauvegarder notre pays. Il est ici pour remettre un prix.” Aucun d’entre nous n’avait entendu parler d’une telle chose. Quand il s’est mis à décrire la médaille, nous expliquant qu’elle représentait le “courage, caractère, service, l’amitié et l’étude” nous nous sommes tous sentis sérieux. “Cette médaille est décernée à l’individu qui représente le mieux ces qualités. La lauréate cette année s’appelle Julie Howard.” J’étais étonnée. Quand j’y pense, l’idée de décerner un tel prix à un écolier de 12 ans était bête, ne causant que l’envie parmi mes amies. Néanmoins, cette petite médaille, avec tous ces traits de caractère gravés dessus, n’a jamais fugué. Je l’ai trouvé l’autre jour au fond du tiroir de mon bureau.
My older brother George was a bully, bottling up his tenderness. His scorn for me ended up in a “Hate your Sister Club.” When our family Springer Spaniel died I cried for a week, inconsolable. One day a stray, skinny mutt followed George home and clung to him for two weeks. George was ecstatic, a true love. Then George came home one day and announced, stoically, “Danny died.” Sitting on the porch concrete wall, I could not believe him. “He did not, he did not,” I repeated like a taunt. What ailed me? Was it true disbelief? Or was I instinctively provoking his ‘inner belly of vulnerability’? He couldn’t take it. He gave me such a punch I fell backward off the wall into the bushes behind. Catching my breath in the leaf litter, I realized Danny had indeed died. It is often hard to read other’s emotions.
Mon frère aîné George m’a beaucoup intimidé, masquant sa tendresse. Son dédain l’a poussé à créer un “Club de Dépit pour les Soeurs.” Quand notre épagneul Springer est mort J’ai pleuré toute une semaine, inconsolable. Un jour un cabot errant et maigre a suivi George à la maison et il s’est accroché à lui pendant 2 semaines. George était extasié avec ce fidèle. Mais peu après George est rentré en annonçant avec stoicisme, “Danny est mort.” M’asseyant sur le petit mur concret des marches à notre maison, je ne pouvais pas le croire. “Pas vrai, pas vrai,” j’ai répété, le provoquant. Qu’est-ce que j’avais? Etait-ce une vraie incrédulité? Ou voulais-je exposer sa vulnérabilité cachée? George, furieux, m’a donné un coup de poing si fort que je suis tombée dans les buissons derrière moi. Là, dans les feuilles mortes, j’ai réalisé que Danny avait vraiment expiré. On a de la peine à “lire” les émotions d’autrui.