Carrots were part of our dinner that night. Suddenly, from my bed, I started screaming. “I can’t breathe! Help! I’m dying.” My parents came running, as fearful as I was. “I’m choking! A carrot piece is stuck in my throat!” I was in a world of terror. What had happened? With tubes down my throat at the hospital with my pediatrician father, nothing was ever found. Psychosis? That is a tricky word to use for children, so prone to alternate realities. It took me 8 months to get over that aberration. When I had, I was feeding myself. Stuck at Erik Erikson’s Stage 3: Initiative vs. Guilt, I had tried to manipulate Mother but she decoupled from my game. Oedipal Complex? Daddy was waiting for me as I made Mommy grumpy. Clever kids.
Des carrottes faisaient partie de notre dîner ce soir-là. Tout à coup, de mon lit, j’ai commencé à crier. “Je ne peux pas respirer! Au secours! Je meurs!” Mes parents se sont précipités à mon côté, aussi effrayés que moi. “Je m’étouffe! Il y a une carrotte coincée dans ma gorge!” J’étais dans un monde de terreur. Que s’était-il passé? Avec des tubes dans ma gorge à l’hôpital avec mon père, pédiatre, aucun objet n’avait jamais été découvert. Psychose? C’est un mot délicat à utiliser avec les enfants, sujets à d’autres réalités. Il m’a fallu huit mois pour me remettre de cette aberration. Une fois remise, je me nourrissais moi-même. Coincée à la 3ème étape d’Erik Erikson, Initiative vs. Culpabilité, j’avais essayé de manipuler Maman, mais elle s’est détachée de mon jeu. Complexe d’Oedipe? Papa m’attendait pendant que je rendais Mama grincheuse. Petit malin.
L’Anatomie d’une Maladie Mentale, Prélude à Episode #1
I hated eating. There I was at the dinner table, just skinny me, 6, and Mommy, coaxing bites into me. No pesky brothers. I was fascinated with a face I was making on that glass plate with the cream cheese. My mother was losing patience and I was provoking her. She lost it, got up in a huff and I felt naughty but triumphant. I went in to my daddy waiting in the kitchen to give me Jeculin, some tonic Google doesn’t recognize any more. What happened a year or so later follows Erik Erikson pretty closely, in the third of his Eight Life Stages.
J’ai détesté manger. Me voilà à table après le diner, moi seule, 6ans, avec Maman, m’incitant à manger de petites bouchées. Mes frères étaient partis. J’étais intriguée par un visage que je créais sur cette assiette de verre avec le fromage à tartiner. Ma mère perdait patience, et moi, je la provoquais. Elle s’est énervée, s’est levée and je me suis sentie vilaine mais gagnante. Je suis allée dans la cuisine où Papa m’attendait avec du Jeculin. Ce qui est arrivé un an plus tard est expliqué assez bien par la troisième des “Huit Etapes du Développement” d’Erik Erikson.
So, how did I journey from psychotic young motherhood to where I am now? I was ‘by love possessed,’ hiding a split. It took 40 years to face and accept what lurked or burst forth from beneath the surface. Now I am in love with the world. I still am riddled with flaws. But what’s underneath is solid, nothing lurking. It leads to reverence for all of us, humanity. And enjoyment of one precious minute as if it were a year.
Alors, comment ai-je voyagé de la jeune maternité psychotique à l’endroit où je suis? J’étais ‘par l’amour possédée,’ cachant une rupture. J’ai mis 40 ans à faire face à ce qui se cachait sous la surface, ou éclatait. Je suis maintenant amoureuse du monde. Je suis toujours pétrie de défauts. Mais ce qui est en dessous de la surface est solide, plus rien ne se cache. Cela mène au respect pour nous tous, l’humanité. Et je peux jouir d’une minute précieuse comme si c’était un an.
2018. Twelve new students wanted to sign up for my French courses, including an eight-year-old girl. I was delighted and excited by the success of my little announcement. Two days later, after having ordered French textbooks, songs and a bi-lingual Lotto game, I had a small heart attack. I had forgotten that I was over 80. It was the end of my years of teaching. Our family wore masks in the hospital because the patient next to me couldn’t stop coughing. Does anybody want a textbook?
2018. Douze nouveaux étudiants voulaient s’inscrire dans mes cours de français, y compris une fille de 8 ans; j’étais ravie et enthousiasmée par le succès de ma petite annonce! Deux jours plus tard, après avoir commandé des livres de français, des chansons, un jeu de loto bi-lingue, j’ai eu une petite crise cardiaque. J’avais oublié que j’avais plus de 80 ans. C’était la fin de mes années comme “prof.” Notre famille portait des masques dans l’hôpital car le patient à côté de moi ne pouvait cesser de tousser. Quelqu’un désire-t-il une grammaire?
With Feminism ruling the waves today, and, unavoidably, waving the rules of antiquated patriarchal society, I hesitate to bring up Freud. Women may come after me with knives. Freud is that misguided physician whose distorted mind dreamed up the original envy idea, one focused upon the male organ. But I am a woman too, a very liberal one, and I have a knife that I’ve had to confront. It has cut me in the past. I grew up unaware that I longed, perhaps from a year beyond toddler age, to have what my baby brother was born with. My envy was not only buried, but ruthless. If I couldn’t have one, then, in a slicing act of magic, my tiny wand removed my brother’s as well. And along with my brother’s, all males’. The thing interred, however, festered. It sent up surface quirks, such as an allergy to bananas.
Avec le Féminisme régnant sur les mers aujourd’hui, et, inévitablement, dominant les vagues de la société patriarcale, j’hésite à évoquer Freud. Les femmes peuvent me poursuivre avec des couteaux. Freud est ce médecin erroné dont le cerveau dénaturé a imaginé l’idée originale de l’envie, une envie axée sur l’organe mâle. Mais je suis aussi une femme, et très libérale, et j’ai un couteau que j’ai été obligée d’affronter. Il m’a coupée dans le passé. I’ai grandi dans l’ignorance que je désirais ardemment depuis l’âge d’un tout petit, d’en avoir un comme celui qui ornait mon petit frère. Mon envie était non seulement enterrée, mais impitoyable. Si je n’en possédais pas un, alors, dans un coup de magie tranchante, ma petite baguette a enlevé celui de mon frère aussi. Et, accompagnant le-sien, ceux de tous les mâles. La chose enterrée, pourtant, c’est encrassée. Elle a envoyé des signaux de surface, tels qu’une allergie aux bananes.